Retrouvez un extrait de la Théories des Formes, mentor du Studio 52—A
Le terme de platonisme renvoie à la théorie des formes. Il s’agit d’une prise de position forte de Platon au sujet de notre rapport au réel. L’expression de théorie des formes utilise le terme de forme dans le sens du mot « idée », qu’on désignerait aujourd’hui sous le nom de concept ou abstraction. Ainsi, il n’est pas question chez Platon de forme au sens physique du terme, mais bien de l’idée d’une chose, de son concept abstrait. L’idée s’oppose au contraire à la forme visible des choses, celle sur laquelle nous basons intuitivement notre jugement et que nous tenons pour réelle.
Platon se situe ainsi aux antipodes de la doctrine de son disciple Aristote. Ce dernier considère que nos sens ne nous trompent pas sur ce que nous voyons, et que la substance est le fruit de la fusion entre la forme et la matière (doctrine de l’hylémorphisme). A contrario, Platon soutient un dualisme entre les choses de l’ici-bas que nous croyons connaître et les Idées que nous ne saisissons que par l’intellect, et tout le propos de Platon est de tenter de nous montrer que l’intuition que nous avons du monde qui nous entoure est fausse, illusoire.
Platon se situe ainsi aux antipodes de la doctrine de son disciple Aristote. Ce dernier considère que nos sens ne nous trompent pas sur ce que nous voyons, et que la substance est le fruit de la fusion entre la forme et la matière (doctrine de l’hylémorphisme). A contrario, Platon soutient un dualisme entre les choses de l’ici-bas que nous croyons connaître et les Idées que nous ne saisissons que par l’intellect, et tout le propos de Platon est de tenter de nous montrer que l’intuition que nous avons du monde qui nous entoure est fausse, illusoire.
« Il faut convenir qu’il existe premièrement ce qui reste identique à soi-même en tant qu’idée, qui ne naît ni ne meurt, ni ne reçoit rien venu d’ailleurs, ni non plus ne se rend nulle part, qui n’est accessible ni à la vue ni à un autre sens et que donc l’intellection a pour rôle d’examiner ; qu’il y a deuxièmement ce qui a même nom et qui est semblable, mais qui est sensible, qui naît, qui est toujours en mouvement, qui surgit en quelque lieu pour en disparaître ensuite et qui est accessible à l’opinion accompagnée de sensation. »
Parmi les principales interprétations de Platon, pour quelques commentateurs, idéa désigne la réalité ou nature intelligible, quand eîdos désigne la forme de cette réalité, telle qu’on peut la retrouver dans les choses sensibles qui y participent (comme on retrouve la forme du beau dans les belles choses). D’autres estiment que Platon distingue entre trois types d’idées : la forme immanente (la forme de nature intelligible mais dans les êtres sensibles, par ex. l’élément réel en fonction duquel toutes les abeilles sont des abeilles et se trouvent être, en tant que telles, identiques), la forme séparée (c’est une réalité indépendante du sensible, existant par elle-même et inaccessible aux sens, par exemple : l’idée de juste), et le genre logique (par exemple une catégorie).
Si connaître, c’est connaître quelque chose qui est, seul ce qui est absolument peut être véritablement connaissable6.
L’objet de la connaissance réelle ne peut donc être le monde sensible et doit présenter des propriétés différentes du devenir. Ce raisonnement a une double conséquence : d’un point de vue épistémologique, c’est par une réalité seule véritable que l’on connaît et que l’on peut répondre aux questions de Socrate en donnant des définitions : « Qu’est-ce que le Beau ? », « Qu’est-ce que le Courage ? », etc. Alors que la plupart des interlocuteurs de Socrate se tournent vers les choses sensibles pour lui fournir une multiplicité d’exemples comme réponses, Socrate réplique qu’aucune de ces choses n’a de propriété par elles-mêmes, mais qu’il faut, pour connaître ces propriétés, rassembler le multiple dans l’unité d’une réalité non sensible de laquelle chaque chose sensible reçoit ses qualités. D’un point de vue ontologique, ces réalités doivent avoir, d’une part, une existence objective, distincte du monde sensible, et, d’autre part, doivent être la cause des qualités dans les choses. Lorsque Socrate demande ce qu’est le beau, sa question est précisée également de manière à demander par quoi les choses belles sont dites belles, et elles sont belles dans la mesure où l’on trouve en elles la présence d’une réalité non sensible qui seule est définissable et connaissable.